Qu’il est haut son mètre 88 ! Qu’ils sont majestueux ses 83 kg de muscles ! Qu’il est beau cet athlète ! Laissez-moi vous raconter l’histoire de ce petit homme devenu gardien de but de ce sport populaire qu’est le football. Ce beau gardien n’est pas un homme comme les autres. Outre le fait d’être notre homme de cœur, c’est surtout un sportif à part.
Né en Haute-Savoie en 1980, il fait ses armes sur les terrains cannois. Autrefois jeune sportif à la réputation de trublion, Sébastien Frey suit désormais les traces de son grand-père, lui-même international tricolore à la fin des années 40… tout en discrétion. Il est loin le temps où on le traitait de tête brûlée. Aujourd’hui, notre jeune prodige, marié et père de deux enfants, évolue en Italie à la Fiorentina, après être passé par l’Inter de Milan, Hellas Vérone et Parme. Si cela ne vous dit rien, mesdames, sachez simplement que cet homme, tant décrié ces derniers temps pour sa légère contre-performance avec les Bleus et mal connu en France, est considéré comme un des meilleurs gardiens en Italie. Alors, pourquoi tant de haine ? Pourquoi notre Sébastien national n’arrive-t-il pas à être reconnu à sa juste valeur dans son pays natal ? Peut-être est-ce parce qu’il est parti très tôt en Italie (il avait à peine 18 ans). Peut-être n’est-il pas fait pour le jeu français ? Quoiqu’il en soit, cela nous prive d’un beau potentiel : footballistique, mais aussi capillaire et vestimentaire. Car reconnaît-il, « pendant longtemps, on ne m’a pas jugé sur mes performances, mais sur mes coupes de cheveux argentés et sur mes maillots roses » (1). Face aux critiques, il met en pratique deux grandes philosophies : celle que chantait la grande Zazie, « zen, soyons zen » et le bouddhisme. Il est persuadé que son jour viendra… On y croit aussi !

Nous, on aimerait bien le voir plus souvent pour dynamiser un peu le championnat si plan-plan de notre pauvre pays ! Mais Sébastien Frey n’est pas un cas isolé. Pour atteindre le haut niveau, nos sportifs français partent tous à l’étranger. Ne vous méprenez pas. Ils n’y vont pas pour améliorer leur anglais ou leur espagnol niveau 6ème ! On est bien loin des programmes Erasmus ou Leonardo. A travers Sébastien Frey, Ludovic Giuly ou Philippe Mexès, c’est la fuite des cerveaux (!), la fuite des talents sportifs français à l’étranger. Mais ne vous en faites pas pour Sébastien. L’année 2008 sera son année. En effet, d’après la très sérieuse numérologie du magazine Elle (2), Sébastien est en année 3, l’année du renouveau, ce qui signifie que « ça va bouger et vous pourriez être déstabilisés. Tant mieux ! C’est le moment de vous éparpiller, de prendre des risques, de toucher à tout. Montrez-vous curieux, soyez à l’affût d’une façon de vivre différente. » Alors, bonne année !
(1) France Football n° 3 214 bis du 16 novembre 2007
(2) Elle n° 3233 du 17 décembre 2007