Le blog
27 Novembre 2013
Il est grand et plein de promesses. Il a de l’ambition à revendre. Il aime le sport et les Girondins de Bordeaux, mais il n’est pas fermé à la culture. Détrompez-vous, ce portrait n’est pas celui de l’homme idéal (nous les préférons ténébreux et avec le sens de l‘humour, mais là n’est pas le sujet). En réalité, derrière ces quelques mots se cache… le Nouveau Stade de Bordeaux. Récit de notre première rencontre.
Le 10 octobre dernier, les Girondins de Bordeaux découvraient le Nouveau Stade de Bordeaux. Pas encore de pelouse, ni de cages de buts… et donc pas encore d’adversaires sur le terrain. Ouf ! Le club ne prendra possession des lieux qu’en juillet 2015. Le temps de redresser la barre et de retrouver des couleurs en Ligue 1 ? Mais ce jour-là, la compétition a laissé place à la découverte. Les grands gagnants de cette rencontre étaient les heureux élus qui ont pu visiter ce futur grand lieu (de sport, mais pas que). Pour notre premier rendez-vous avec le Nouveau Stade de Bordeaux, il nous fallait la tenue parfaite. Point de robe, ni de talons hauts. Un gilet vert fluo, des bottes en caoutchouc et un casque ont fait l’affaire.
Crédit photo : Manu Pallman
Parce que partir à la rencontre du Nouveau Stade, cela ne s’improvise pas. Surtout quand ce dernier est encore en chantier. Mains moites, cœur qui bat la chamade… Tous les symptômes post-rendez-vous galant étaient de la partie. C’est parti pour la visite !
Un an déjà
Les abords du Parc des Expositions ont bien changé depuis un an. Débutés en novembre dernier, les travaux du Nouveau Stade de Bordeaux battent leur plein et modifient l’image du quartier. Entre le Parc floral, la zone hôtelière et le Vélodrome, le site s’étend sur près de 19 hectares. De quoi faire pour les compagnons qui œuvrent sur le chantier. En 2015, c’est un stade nouvelle génération qui trônera fièrement sur ce terrain autrefois marécageux. Imaginé par le cabinet d’architectes Herzog et de Meuron, « le stade s’inspire des temples grecs et rappelle la forêt des Landes avec ses quelque 1 000 poteaux blancs » s’enthousiasme Céline Cluzel, responsable communication de la société Stade Bordeaux Aquitaine *. « Le Nouveau Stade de Bordeaux se distingue des autres enceintes sportives par la forme pure de son volume et de l’extrême légèreté de sa structure ». Une coursive ouverte et aérée, un « bol » pouvant accueillir 42 000 personnes… sans oublier une aire de jeu !
Pour l’instant, il faut encore un peu d’imagination pour deviner le résultat. Les bases sont posées. 945 pieux ont été plantés. De l’avis-même de Jean-Louis Triaud, Président des Girondins de Bordeaux, « l’avancée est spectaculaire ». Mais il manque encore une partie des gradins, la pelouse n’arrivera que plus tard, le bruit des sept grues et autres camions en pleine action nous rappelle que nous sommes sur un chantier…
Un bon parti
La livraison est prévue pour le printemps 2015, avec en ligne de mire l’Euro 2016. Une compétition de football importante pour le pays qui l’organise et une occasion pour Bordeaux de briller sur la scène européenne. Oui, mais fallait-il forcément se lancer dans la construction d’un stade ? « Ce stade est nécessaire. C’était un souhait de la Ville pour les Girondins » explique Céline Cluzel. Quand la Ville veut quelque chose, elle met les moyens. 183 millions d’euros (voir encadré) seront nécessaires pour la réalisation de ce stade « moderne sans être luxueux ». Céline Cluzel précise que « c’est le stade le moins cher de l’Euro 2016 car tout a été pensé de manière astucieuse ». Le béton laissera sa place à du métal moins coûteux et moins lourd.
Les supporters devront donc patienter encore un peu avant de poser leur fessier sur les gradins du Nouveau Stade de Bordeaux. D’ici là, la Garonne va continuer à couler sous les nombreux ponts de Bordeaux, mais surtout il faudra trouver un nom pour ce stade ! « Nous recherchons un ‘’namer’’ » souligne Céline Cluzel. Derrière cet anglicisme se cache la nouvelle mode dans l’univers des stades. Le « naming » s’empare des enceintes sportives aussi vite que le Qatar s’est invité à Paris ! C’est dire… Aux quatre coins du monde, on voit fleurir des stades aux noms parfois farfelus : MMArena au Mans, Allianz Riviera à Nice… Il y a encore quelques mois, le FC Dallas jouait au Pizza Hut Park. De quoi faire se retourner Jacques Chaban Delmas et Pierre Lescure dans leur tombe. Certains avaient demandé de nommer le stade Nelson Mandela. Mais la loi des gros sous est plus forte. Et il faut bien « s’y retrouver économiquement » souligne Céline Cluzel, de la SBA.
Et après ?
Fouler le terrain du futur stade de Bordeaux, c’est une chose mémorable pour tout amateur de football. Un nouveau stade, c’est beaucoup d’argent, mais aussi des espoirs. Encore faut-il que le côté sportif suive… Et parfois, avoir un nouveau stade n’est pas (toujours) synonyme de victoire. Le Mans et le Valence FC en sont les exemples les plus frappants. Si les Girondins sont frappés par cette « malédiction », Bordeaux pourra peut-être compter sur l’équipe de rugby de l’UBB. Car ce Nouveau Stade se veut aussi un lieu de vie qui accueillera d’autres événements, sportifs ou non. Rencontres de rugby, concerts,… La machine semble bien huilée et le projet est alléchant. Encore un peu de patience !
* Née du groupement entre Vinci et Fayat, Stade Bordeaux Aquitaine (S.B.A) est la société chargée de la construction, l’entretien, la maintenance et l’exploitation du stade pendant 30 ans.
MariKo