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Une voix s'est éteinte...

Quand un homme est beau, on le regarde avec fascination. Quand un homme est intelligent, on boit ses paroles. Quand un homme a de l’humour, on rit de bon cœur à ses blagues. Mais quand un homme qui réunit toutes ces qualités disparaît, on ne peut s’empêcher d’être malheureux. Profondément malheureux. Cet homme, c’est Thierry Gilardi. Journaliste, commentateur sportif, il nous a quittés brutalement, trop brutalement à l’âge de 49 ans, le 25 mars dernier. Lui qui avait le cœur sur la main, ce dernier lui a fait défaut et nous a brisé le nôtre.


Après avoir essuyé les bancs de Science Po, il a commencé sa carrière de journaliste sur France Inter en 1982, puis a fait les beaux jours de la petite chaîne cryptée, devenue grande, entre 1987 et 2004. Les sirènes du privé ont eu raison de lui. C’est en 2005 qu’il rejoint TF1 pour remplacer Thierry Roland pour commenter les matchs de football aux côtés de Jean-Michel Larqué et prendre la direction de l’émission phare de TF1, Téléfoot. Petit à petit, le Gilardi fait son nid et sait se faire apprécier. A TF1, même si on lui a préféré les charmes plus féminins d'Anne-Sophie de Kristoffy, il fut un temps pressenti pour reprendre le poste laissé par Charles Villeneuve à la direction de sports. Fou d’info, fan de football, sa première passion restait le rugby. En effet, il était vice-président du Stade Français depuis 2001. Celui qu’on disait parfois colérique (on le surnommait la « bouillotte ») était avant tout un homme engagé. Engagé dans son métier, sa passion, mais aussi dans les actions qui le touchaient. Ce n’est pas pour rien qu’il faisait partie du comité de parrains de la fondation Abbé Pierre.

 


A l’annonce de sa disparition, c’est tout le monde du football qui a ressenti une vive émotion. Lors du match amical entre la France et l'Angleterre qu'il devait commenter aux côtés de Jean-Michel Larqué, une minute de silence très poignante a été tenue en son hommage. Mais plus que le football, c'est aussi le monde du rugby et du sport en général qui, d’une même voix, a rendu hommage à cet artiste du sport. Pour n’en citer que quelques unes, voici un petit florilège des témoignages (1) :

 

« Il y a des voix et des gens qui ont marqué le sport, comme Thierry Roland, Roger Couderc et Thierry Gilardi. Il a fait beaucoup pour la promotion du sport et a contribué à populariser un peu plus ce sport qu’est le football » Michel Platini (ils étaient très proches. Son épouse est la marraine de l’une des filles de M. Gilardi)


« C'est énorme ce qui nous tombe sur la tête aujourd'hui. Il était très sérieux et très enthousiaste, il collait exactement à l'idéal de Canal. On demandait beaucoup de sérieux, de travail, de la bonne humeur, de l'enthousiasme, d'aimer la 'boite' ou l'on travaillait, d'aimer le sport, d'aimer les autres... tout ça, ça s'est fait. (...) J'ai eu un plaisir énorme à travailler avec lui, et à vivre avec lui. (...) C'est le genre de garçon que j'aurai cru immortel dans le métier. » Charles Biétry

« C'est un choc, qui nous remet à notre condition de 'pas grand-chose'. Que dire? (...) pour moi c'était un grand professionnel, c'était en effet la voix du foot et il est devenu la voix du rugby. Le genre de journaliste qu'on aime côtoyer, qu'on aime entendre commenter, qui avait du respect pour les joueurs, qui aimait les sports qu'il commentait. Evidemment je pense à sa famille, c'est vrai que c'est choquant de se dire que quelqu'un qui est dans la force de l'âge nous quitte comme ça. C'était quelqu'un de passionné qui a fait du bien à notre sport. » Bixente Lizarazu

« Je suis bouleversé. C'était un très grand professionnel et un être humain d'une très grande qualité et intégrité. C'était devenu un ami. Tous ceux qui aiment le football sont aujourd'hui en deuil et s'inclinent devant sa famille et ses amis. » Frédéric Thiriez, président de la ligue de football.

«Thierry avait un sacré caractère et était assez chaud avant les directs, mais dès qu’il prenait l’antenne, il parvenait à faire baisser sa température. Au boulot, ses exigences étaient permanentes: il voulait toujours une statistique de plus sur un joueur, un micro mieux placé, un cadrage plus net.» Michel Denisot

Avant tout journaliste, il a également animé différentes émissions généralistes, comme La Matinale sur Canal+, LCI Matin avec Mélissa Theuriau. Pour ce perfectionniste et cet amoureux de la vie, sa trajectoire s’est arrêtée trop vite. Laissant sur le bord du chemin une famille (il était marié et père de trois enfants) et des amis, beaucoup d’amis… Thierry, où que tu sois, l’histoire ne t’oubliera pas.

(1) Source AFP

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